3. Les années Borderie (1973 -1978)
Malgré les ventes, la crise entraîna un stock important, difficile à financer. La société sollicite des crédits importants. La situation financière inquiète les banques. Celles-ci demandent au conseil d’administration de réintégrer un membre de la famille pour relancer l’affaire. Ce sera Antoine Borderie, l’époux de Joëlle la petite fille d’Éric Rivierre, qui entre au conseil d’administration en 1972.
Un passionné de mécanique
Originaire d’Auvergne, exerçant sa profession de médecin ORL en région Parisienne, c’est un homme passionné de mécanique qui n’a rien oublié de ses origines agricoles. Pendant un an, il participe à chaque conseil d’administration et s’intéresse de plus en plus à la société.
Pendant près d’une année, Antoine Borderie fait les allers retours entre son cabinet médical en région Parisienne et l’usine de Fleury les Aubrais où il s’investit de plus en plus. Il fait le choix de renoncer à sa carrière médicale et rentre à Orléans en 1974. Quelques années après, comme un signe du destin, il s’installera avec son épouse dans la maison familiale de la rue de Coulmiers.
Le logo est modernisé, le filetage de l’écrou est désormais caché. Nouveau design plus sobre, typique du début des années 70.
Une gamme de presses performantes
L’année 1973 voit la sortie de plusieurs machines et un logo plus simplifié. Un nouveau boitier et un nouveau ramasseur équipent désormais les presses moyennes densité. La ER40 est revisitée, équipée d’un nouvel ameneur entre autres, les premiers modèles porteront la dénomination ER40C. La KR40TS prend le relais de la KR40. Les KR48G puis KR49G remplacent la KR45 à partir de l’année suivante. Cette nouvelle gamme peut ramasser de 10 à 20 tonnes à l’heure selon les modèles.
Une gamme complète « du semoir au séchoir »
Deux broyeurs pour les résidus de récoltes les B150 et 230 sont lancés, ainsi que des broyeurs sous les cueilleurs à maïs faisant gagner un passage et suivant la montée en puissance des moissonneuses. La gamme séchoirs est également revue et agrandie avec le modèle à gaz SM1700. Des accords sont passés avec les allemands Becker pour des semoirs monograines « Aéromatic » et Beinlich pour des enrouleurs d’irrigation.
L’automoteur ABM s’offre un nouveau carénage et une motorisation Mercedes plus puissante. La gamme d’ensileuses est également agrandie avec le modèle automotrice H500A et le modèle H500 portée 3 points, utilisable avec un tracteur post-inversé.
La renaissance des années 70
Reprenant la suite de MM. Legueu et Brodeaux dont l’âge avançant, Antoine Borderie apporte du renouveau par :
- Une réorganisation de la gestion de la société
- Une rationalisation des fabrications
- Un important programme de recherche et de développement
- Une action commerciale très dynamique en France
- Une extension des efforts à l’exportation
Ces efforts seront bénéfiques et Rivierre-Casalis aborde une spectaculaire remontée à partir de 1975.
La balle cylindrique, une nouvelle technique de conditionnement
Au cours de cette même année 1975, à l’issue de pourparlers avec le constructeur américain Vermeer qui seront sans suite, Antoine Borderie ordonne l’étude d’une presse à balles cylindriques de fabrication Rivierre-Casalis. Testées l’années suivante, ces machines sortiront en 1977 sous les dénominations RC120 et 150. . Une technique nouvelle qui s’imposera définitivement dans la décennie à venir. Rivierre-Casalis fait le choix d’utiliser le système de « chambre variable à courroies » offrant l’avantage de moduler le diamètre final de la balle tout en serrant le cœur de celle-ci.
La gamme des presses moyennes densités est complétée par les RC42, ER45 et KR50G et celles des ensileuses par la H5000 avec goulotte à commande électrique.
Un rayonnement désormais mondial
En 1976, des accords commerciaux sont passés avec la Pologne, qui acheta environ cinq-cents automoteurs ABM. A la demande des polonais, la marque importe quelques moissonneuses batteuses de marque Bizon. Cela restera sans suite, ces machines ne donnant pas les résultats attendus surtout en maïs. Rivierre-Casalis importe toutefois des épandeurs de fumier de fabrication polonaise et les vends sous sa marque. Elle importera également des récolteuses à fléaux de fabrication danoise (AS-Gyro) pour le fourrage vert.
A l’échelle mondiale, l’export représente plus du tiers des ventes. Parmi cela on peut citer : des presses et ensileuses au Japon et en Afrique. Quelques centaines de presses ER40 destinées aux pays Scandinaves sont envoyées en Finlande en pièces et assemblées sur place par une société spécialisée formée par Rivierre-Casalis. Les ventes continuent également en Europe et Europe de l’Est, suivant les accords entre les blocs occidentaux et soviétiques.
La gamme complète d’une société à son apogée
La marque comprend une gamme de 10 presses (dont 2 cylindriques), 5 ensileuses portées, trainées et automotrices, 1 épandeur à fumier, 2 broyeurs, 2 automoteurs de récolte de maïs grain, 3 cueilleurs à maïs et 3 broyeurs sous cueilleurs, 1 enrouleurs d’irrigation, 2 modèles de séchoirs et de vis à grain.
A cette époque l’usine de Fleury les Aubrais s’étend sur 8 hectares (dont 5 de couverts) et compte 700 employés. Le site principal (Riv’ centre) assure la production, le second site (Riv’ nord) l’expédition, et les machines sont également stockées sur l’ancien aérodrome de Saran. 15 000 tonnes d’acier et de fonte sont traitées chaque année avec une production annuelle de 7 à 8 000 machines dont 30 à 40% destinés à l’exportation. Représentée par 280 concessionnaires en France et importée dans 40 pays à travers le monde. Rivierre-Casalis compte parmi les premiers vendeurs de presses ramasseuses et occupe la première place des ventes pour les ensileuses trainées.